DOM-TOM

Publié le par Aregundis

Les chiffres avancés dans l’article qui précède ne concernent que les fonctionnaires locaux. Le statut particulièrement avantageux des fonctionnaires « expat » est un autre débat. Ceux-là ne sont pas si nombreux. Ils ne sont là que pour distribuer la manne de l’Etat. Les autres sont des retraités métropolitains de la fonction publique qui chauffent leurs vieux jours  au soleil des Caraïbes. A lui seul le sujet des investissements défiscalisés de l’immobilier de loisir (et activités connexes) ferait un bon sujet de débat.

En simplifiant – mais pas tellement – on peut dire que les populations antillaises (Békés mis à part), noires ou créoles, se scindent en deux statuts bien distincts : les fonctionnaires et les autres. Ceux-ci sont secourus ad vitam aeternam, vu que hors les emplois saisonniers dans l’hôtellerie de loisir et dans le commerce local, du travail, il n’y en a pas ou très peu. Les cultures traditionnelles, canne, banane, sont en déclin, incapables de résister à la concurrence d’Amérique centrale. Il n’est donc pas si exagéré de dire qu’on paye ces gens à ne rien faire. Il y a ceux qui se débrouillent en petits boulots et ceux qui « s’occupent », comme on dit. Le narco-trafic prospère aussi bien que les trafics en tous genres. Et en cela, le «bizness»  de la pègre antillaise n’est pas si différent de celui de nos banlieues.  Enfin, il existe bel et bien une bourgeoisie noire et créole établie dont le statut social et le style de vie feraient pâlir d’envie bien des métropolitains.

En somme, l’Etat français ne fait rien d’autre que de proroger à coup de transferts et de subventions un statut quo qui arrange tout le monde et les Antillais d’abord. Il y a, bien sûr, quelques leaders indépendantistes,  communistes ou cryptocommunistes (dans la continuité  idéologique d’un racialisme hérité de feu Aimé Césaire). Ceux- ci ne sont guère écoutés par les populations qui préfèrent tenir que courir. L’un d’eux, Edouard Glissant, récemment décédé, déplorant le peu de conscience politique des insulaires, eut cette réflexion lapidaire : « Ils ne pensent qu’à l’argent ». Pardi! Les Antillais sont bien convaincus qu’une aventure « socialiste » ne ferait que les précipiter  dans une situation à l’haïtienne.

 

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