Viva il papa nero !

Publié le par Aregundis

Il fallait s’y attendre, des voix s’élèvent pour suggérer à l’Eglise - voire lui réclamer! - l’élection d’un pape non européen. C’est le cas de Mgr Di Falco, évêque de Gap et d’Embrun (Htes-Alpes). « Et pourquoi pas un pape asiatique ? Ou africain ? Ou sud-américain ? » Se demande t-il dans Le Point (13 février). Ce qui n’étonne pas de la part de la part de ce Monseigneur aux idées larges, héritier de Vatican II, étonnamment consacré (1997) par Mgr Lustiger, lui-même conservateur et proche de Jean-Paul II et prédécesseur de Mgr Vingt-Trois à l’archevêché de Paris.
Il est toujours malaisé – y compris pour quelqu’un qui se tient au courant de la vie de l’Eglise (sans être pour autant une grenouille de bénitier) - de comprendre le comment et le pourquoi des décisions prises dans les hautes sphères de l’appareil clérical. Et la lecture – difficile - des encycliques et motu proprio n’est pas à la portée de tout le monde.

La société laïque situe sa réflexion et son action dans le cadre d’une législature politique, souvent dans l’urgence et à vue. Elle est soumise aux échéances électorales, à la versatilité de l’électorat, fluctue au gré des événements économiques et sociaux, aux pressions des lobbies, aux matraquages de la com’ politique.
L’Eglise n’est pas exempte en son sein des grenouillages et des divisions qui affectent le fonctionnement de la société laïque. Le pape l’a déploré lors de la dernière messe de son pontificat à la Basilique Saint-Pierre, ce mercredi 13 février. Les affrontements entre partisans de tel ou tel autre clan s’inscrivent dans l’histoire de l’Eglise. Le lendemain, s’adressant aux prêtres du diocèse de Rome, il est revenu aussi sur les impasses ecclésiologiques et liturgiques qui ont résulté d’une vision trop laïque des textes de  Vatican II.

Les gens d’Eglise ont la faiblesse de tous les hommes. Mais l’Eglise est l’ecclésia (l’assemblée) qui dépasse ceux qui la composent, prélats, curés et fidèles. A la source de la civilisation l’Eglise vit passer empires, invasions, monarchies, révolutions et républiques. Elle résista aux deux totalitarismes qui prétendirent l’anéantir. L’Eglise deux fois millénaire raisonne à l’écheBenoît XVIlle du siècle et pour les siècles à venir. Un politicien s’adresse à des électeurs. L’Eglise parle à l’humanité par delà les systèmes, les cultures et les races.
 
« Il n'y a ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme car tous vous ne faites qu’un dans le Christ ». Paul. Epîtres aux Galates 3,28. (Bible de Jérusalem)

Publié dans L'Eglise

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