Escapade chez les barbaresques
Ah, certes, Monsieur le Président, les colonisations se font rarement dans la douceur. Et la dictature du FLN calqué sur le modèle soviétique a fait plus de victimes civiles en quarante ans ans que n’en auraient le corps expéditionnaire et les Bat’d’Af et en trois siècles, que n'en ont fait les légions de César ou même celles de Mahomet, allez savoir. Colonisation oui, mais laquelle ? La colonisation phénicienne ? Carthaginoise ? Romaine ? Byzantine ? Vandale ? Arabe ? Espagnole ? Ottomane ? Française ? Laquelle fut la plus meurtrière et laquelle fut la plus civilisatrice ? L'histoire, on le sait est douloureuse qui fait des vaincus des traitres stipendiés et des brigands vainqueurs des figures de résistants élevés au rang de martyrs. Les civilisations s'édifient toujours sur des ruines et un amas de mensonges pour les uns qui sont des vérités historiques pour les autres.
Evidemment, on ne saurait rappeler que ce territoire fut chrétien avec de fortes communautés juives avant que ne déferlent les conquérants au sabre courbe, Omeyyades, Abassides, Fatimides, Almoravides, Almohades… au gré des guerres de califes ou dynastiques suivant que le vent de l’histoire ou la faveur d’Allah le Miséricordieux soufflait en faveur de Bagdad, de Damas, d'Egypte ou de Cordoue pour imposer partout aux Infidèles la vraie religion.
Il vaut mieux ne pas rappeler que les troupes de Bugeaud, en 1830, ont délogé les Turcs qui étaient là depuis trois siècles ; ni que le pays kabyle n’avait pas d’existence politique ni même de nom ; que son territoire aux limites incertaines était mal exploré, voire encore largement terra incognita au-delà des chaînes de l’Atlas, pays sous-peuplé de tribus montagnardes en guerres perpétuelles entre elles à l’image des tribus afghanes et pakistanaises ; que son littoral était voué au piratage en mer et au trafic d’esclaves dont Alger de l'époque tenait marché permanent pour l’approvisionnement des galères de la Porte et des harems. L’Algérie est une création française ex nihilo. Bugeaud s’est rendu maître d’une contrée immense où tout restait à faire. Ce n’est pas cette histoire là qui est enseignée aux petits Algériens, ni aux petits Français, d’ailleurs.