Mali, et maintenant ?

Publié le par Aregundis

Le plus beau jour de ma vie, les accents gaulliens, le ton martial, le dromadaire, la liesse populaire...

 Notre rondouillard président n'a rien d'un foudre de guerre. Et c’est sans doute bien mieux comme ça. Il faut replacer tout ça dans le contexte quelque peu euphorique qui a suivi la rapide victoire de nos armes. A ce moment, Hollande marchait sur les eaux…
Nous avons entendu ce soir sans surprise sur le plateau de Calvi ce qu’il était prévisible d’entendre et – qu’on me pardonne – ce que j’avais déjà souligné sans grand mérite dans un précédent forum (21/01) et ici même : « Le terrorisme éradiqué (ou à peu près), il faudra d’abord rétablir la légitimité et la souveraineté du gouvernement sur son territoire avec une armée capable de faire face à une résurgence islamiste. En attendant, le pays sera contraint bon gré mal gré de supporter le maintien d’une force suffisante. Ce ne sera pas une mince affaire. Un pays politiquement divisé. Le problème touareg non résolu. »

 Maintenant, il s’agit de renouer avec les lois de la pesanteur. Il me semble que le Président s’est un peu avancé sur le thème du « j’y suis, j’y reste ». Je crois connaître un peu la mentalité malienne pour pronostiquer que nos forces de libération ne tarderont pas à apparaître comme une force d’occupation. Nous pouvons aussi prévoir que les réactions d’hostilité à notre présence sur le territoire malien viendront d’abord – comme d’habitude - de la presse de gauche qui, depuis Diên Biên Phu, n’a jamais raté une occasion de dénigrer notre pays. Et à Bamako, ces critiques seront suivies d’une opposition interne à Dioncounda Traore, « président par intérim », dont l’élection à venir semble bien mal assurée.

A présent, il faut bien admettre que nos forces – si valeureuses qu’elles soient – n’ont trouvé devant elles que le vide du désert. Nos adversaires – peu pressés d’accéder trop vite au paradis des martyrs - ont eut l’intelligence de décamper devant une puissance de feu bien supérieure. Réfugiés dans les confins inaccessibles et hors du territoire malien, il sera difficile de les en déloger. Même avec les drones US.

J’ai soutenu cette intervention. Mais en tout état de cause ce n’est pas notre intérêt de nous éterniser là-bas. Les Africains ont pour néfaste habitude de s’étriper entre eux.  Ils affectionnent aussi ces réunions pompeuses où l’on discute beaucoup sans jamais rien décider qui soit suivi d’effet.  Ils trouveront bien motif, pour une fois,  espérons-le, de cesser leurs éternelles palabres pour aider un pays voisin qui a besoin d’aide effective plus que de paroles. Mais ne nous leurrons pas. Ce sera avec notre argent, évidemment.

Publié dans Afrique

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